Fête nationale sans enthousiasme

Le cœur n’y est plus. C’est un peu le sentiment que nous avons eu mardi 13 juillet, sur le rietz, lors des animations organisées dans le cadre de la Fête nationale. Ce qui était autrefois un moment de liesse populaire ressemble maintenant à une formalité à laquelle il faut satisfaire.

D’évidence, il y avait moins de monde au tournoi de pétanque. Au concours de quilles, on attendait désespérément le client. Idem à la buvette. « C’est calme » nous confiait Eugène Berrier, président du comité d’animation chargé de l’organisation. Certes la météo n’était pas très engageante mais un nuage n’a jamais refroidi l’ardeur d’un Burburain… Non, il y avait autre-chose dans l’air, une sorte de chape de plomb qui annihile l’envie des plus optimistes.
Un arrêté préfectoral tombé une demi-heure plus tôt venait encore ajouter un peu plus de contraintes à celles existantes. Entre autres : obligation de porter le masque entre mardi 13 juillet à 18h et jeudi 15 juillet à 8h… Au passage interdiction d’acheter du carburant dans tout récipient transportable ! Si vous aviez prévu de faire le plein de votre tondeuse à gazon, il faut l‘enfourcher pour passer à la pompe.

Le flambeau de l’espoir
Vers 22 heures, les musiciens de l’harmonie qui avaient rendez-vous au bout de la rue d’Hurionville, partaient en défilé pour rejoindre la place du rietz. Derrière eux, une poignée de personnes pour dire que la retraite aux flambeaux, tradition plutôt bien suivie habituellement, a eu lieu… Comme une flamme d’espoir pour entretenir des sourires masqués.
Sur le pas des portes, quelques habitants contents de voir passer un cortège que certains attendaient pour aller grossir les rangs et assister au feu d’artifice. Là, les spectateurs étaient présents et sont restés malgré de nouvelles restrictions et un périmètre de sécurité élargi. Curieuse ambiance en vérité. Le ciel s’est alors illuminé de mille feux pour « mettre un peu de couleurs sur les gueules de fantôme » (sic H.F. Thiéfaine)… Après ça, tout le monde est rentré chez soi.

Ils ont osé organiser
Cette sombre impression de lourdeur était aussi palpable ce matin, jour de 14 juillet. Personne à pied dans les rues et peu de voitures, alors même que l’heure du rassemblement sonnait à la salle polyvalente pour les musiciens et les quelques participants au défilé : des élus, quelques responsables associatifs et habitués qui sont allés jusqu’au monument aux morts, place du Rietz, pour déposer une gerbe. Pas vraiment d’enthousiasme encore une fois, juste la volonté de ne pas abandonner la partie. « Ils ont osé » dira même René Hocq, maire, qui préférait voir en cette Fête nationale, l’occasion de renouer avec ces manifestations dont tout le monde est privé depuis plusieurs mois.

Liberté, égalité, fraternité ?
Au pied du monument aux morts c’était le moment de rappeler les trois mots forts qui collent à notre république : la fraternité qui continue de s’exercer au sein des associations ; l’égalité bien difficile à voir au moment où les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres ; la liberté, mot qui fait débat au moment où il s’agit de savoir s’il faut rendre la vaccination obligatoire ou pas.
Saurons-nous garder notre libre arbitre et résister ? Ou serons-nous de ces brebis [qui] « ne sont pas faites pour gambader dans les marges, aimer la liberté »… Avec le risque de les voir, quand elles auront peur de tout, « foncer à l’aveuglette, droit dans la gueule du loup » (Sic Melissmell). Puisse l’envol de pigeons qui mettait un terme aux cérémonies, être le symbole d’un message plus positif.- Philippe VINCENT-CHAISSAC / Votre Info pour Burbure actu

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