18 juin 1940 – 18 juin 2010

Les Allemands se sont installés à Burbure à partir du 20 mai 1940 pour les premiers arrivés, et plus massivement dans les jours qui ont suivi, occupant de nombreuses habitations. A l’angle des actuelles rue Noémie-Delobelle et de Lillers, la maison Decroix qui fut une armurerie-bijouterie-horlogerie jusque dans les années 20, sert de « Kommandatur ». En fait explique Edmond Decroix qui, à l’époque vivait dans cette maison en compagnie de sa mère et de sa grand-mère, c’était plutôt le quartier général des officiers allemands à Burbure. « Ils ont occupé au plus tard jusqu’en 1943, les deux pièces en façade où ils avaient installé leurs bureaux. Ils avaient le téléphone; le câble était cloué sur l’un des pieds de la table de salle à manger ». L’envahisseur ne tarde pas à faire valoir ses exigences. Dans les archives municipales figure une liste dressée par l’autorité allemande, et demandant du matériel pour la cuisine et le réfectoire.
Le 12 juin 1940, les maires du canton de Norrent-Fontes, dont Burbure faisait partie, se prononcent pour l’émission de bons de monnaie destinés à assurer la vie économique du canton, mais l’autorité allemande s’y oppose.
L’appât du gain ayant fait surgir un nombre inhabituel de marchands divers, monsieur le maire fait part de son intention de ne tolérer l’ouverture d’aucun nouveau commerce. Il ne faut pas que les commerçants mobilisés aient leur situation accaparée par ceux qui sont restés… Le 23 juin, la commune est obligée de solliciter des autorités allemandes supérieures, une avance de 269 360 F en vue du règlement des dépenses mentionnées à l’état prévisionnel.
Du 24 juin au 3 juillet, il est fait mention de la présence de l’artillerie allemande… On trouve aussi le nombre de 37 soldats du Reich sur le territoire de Burbure.
C’est donc dans ce contexte local que le 18 juin, à Londres, le général de Gaulle a lancé à la radio son appel à la résistance. Combien de personnes l’ont écouté à Burbure ? Comment a-t-il été perçu ? Difficile de répondre à ces questions. Mais d’évidence, il n’est pas resté sans suite car la commune est connue pour avoir été fréquentée par de nombreux résistants. Les noms de Noémie-Delobelle et Protais Dubois viennent immédiatement à l’esprit, mais il y en a eu beaucoup d’autres.
Quoi qu’il en soit, ce soir, au monument aux morts, la municipalité et les anciens combattants ont commémoré ce 70e anniversaire de l’appel du 18 juin 1940. René Hocq a tout d’abord déposé une gerbe avant d’entamer un dialogue avec ses collègues, rappelant qu’il y avait eu des signes avant coureurs à la débâcle de 1940, que l’appel du général de Gaulle a eu le mérite de fédérer les mouvements de résistance qui se sont développés et que c’est du programme politique conçu par le Conseil national de la résistance et mis en place après guerre, que nombre de conquêtes sociales ont été faites… Et quelqu’un de dire qu’aujourd’hui, il nous faudrait sans doute retrouver cet esprit de résistance qui nous fait défaut.

18 juin 2010... 70e anniversaire de l'appel du général de Gaulle (photo PVC).

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