Toute harmonie a ses limites
Ce dimanche 3 décembre était celui de la fête de Sainte-Cécile pour les musiciens de l’harmonie Avenir de Burbure. L’occasion d’un concert donné dans le cadre de la messe célébrée en l’église Saints-Gervais-et-Protais de Burbure.
L’abbé Fanien qui célébrait l’office, a souligné les bienfaits de la musique en général et de l’harmonie… Mot à prendre dans tous les sens notamment celui du partage entre les hommes, du partage des richesses aussi.
Sous la baguette de son chef Gilles Foulon, les musiciens ont interprété quelques très jolis morceaux avec des solistes qui mettent leur talent individuel au service du collectif… Comme peut le faire Gilles Foulon lui-même, qui fête cette année ses vingt ans de direction. Un fait qu’Amaury Bart, président de l’harmonie Avenir, a voulu souligner lors de la cérémonie qui suivait la messe, constatant qu’ici et là les égos de certains chefs, mettent en péril l’existence des sociétés. Ce qui n’est pas le cas à Burbure où l’harmonie peut être considérée comme un bijou, mais un bijou fragile qu’il faut savoir protéger.
LES BIENFAITS DE LA MUSIQUE
Amaury Bart, président de la société, est revenu sur les bienfaits de l’apprentissage et de la pratique de la musique, sur les apports de l’harmonie en tant qu’association, en tant que micro-société, œuvrant pour le bien commun, contribuant même à la vie économique de la cité tout en s’autofinançant à 80 %. L’harmonie encore au service des autres, lien social qui permet de lutter contre la montée de l’influence des partis d’extrême droite. Mais l’harmonie a visiblement ses limites, en tout cas en ce qui concerne l’école de musique.
QUID DE L’ÉCOLE DE MUSIQUE
Ce dimanche c’était la fête de la Sainte-Cécile mais, il faut l’avouer, ce fut aussi la « fête » de René Hocq, maire de la commune et vice-président du conseil départemental, questionné sur ses intentions quant à l’avenir de cette école de musique municipale qui coûte trop cher aux yeux de la municipalité. Pour son fonctionnement de grosses économies ont déjà été réalisées (d’où un fonctionnement dégradé, selon Amaury Bart), avec le concours des professeurs dont le statut actuel n’est toutefois pas conforme à la législation.
D’évidence, il y a incompréhension, Amaury Bart dénonçant au passage un manque d’intérêt porté par les élus à l’apprentissage de la musique. La solution serait que l’école de musique devienne associative. « On y travaille » mais apparemment il est des questions qui n’ont pas encore trouvé de réponses. Entre autres : celle du financement et celle du moment où l’école de musique municipale sera dissoute pour passer le relai à l’école de musique associative. Au passage, Amaury Bart dit clairement qu’il est opposé au fait que la communauté d’agglomération (CABBALR) puisse financer l’école de musique qui y perdrait en autonomie.
L’ASSOCIATION PLÉBISCITÉE
Visiblement surpris par le ton des questions qui lui étaient adressées, René Hocq, a répondu, sans mettre de bémol. Il a d’abord dit ne pas apprécier le fait d’être ainsi mis sous pression et dénoncer un manque de transparence dans le fonctionnement de l’école de musique. Pour lui, la solution du statut associatif est bien la meilleure parce que cela permet de rentrer dans la légalité, tout en conservant une totale indépendance, sachant qu’il faudra bien sûr un budget pour fonctionner… Un budget qui devra être constant. On devrait en savoir un peu plus dans les prochains jours.
HONORÉS ET RÉCOMPENSÉS
Après ce jeu de questions-réponses, il a été procédé à une remise de médailles. Bruno Drinkebier, président de l’entité régionale de la Confédération musicale de France ; René Hocq, maire ; Denis Bart, coordinateur de l’école de musique ont eu le plaisir d’honorer quelques musiciens pour leurs années de présence : Mélanie Hanique, Louna Oboeuf , Alban Place, Luka Reymann (5 ans), Mélanie Lacombe (10 ans), Geneviève Obœuf (15 ans), Sylvia Piqué, Paul Bonduelle et Corentin Bart (20 ans), Laurent Beccu (30 ans), Valérie Pihen (40 ans). Et pour conclure, Amaury Bart a offert une carte cadeau aux musiciens les plus assidus.
