Conter et canter Noë, in espérant vife in paix

Honnêtement, l’on a cru qu’il n’y aurait pas grand monde dimanche, pour la venue de l’ensemble Re-Naissance à l’église. A 15h, moment où le spectacle était censé commencer, il y avait encore bien peu de gens. Et puis, comme « chés rois maches », ils sont arrivés tout doucement jusqu’à constituer un beau parterre d’amoureux de notre patois.

L’idée était de : conter et canter Noël, sans prétention mais en paroles et en musique. « Bin archu pa l’municipalité » avec Aline Barrez, adjointe à la culture, « pa l’paroisse » avec Francine Denisselle et « chès curés qui’étotent là aussi », l’ensemble a fait sonner le côté religieux de cette fête de la nativité. Il a été question « d’Marie, d’l’éfant Jésus, dé ch’viu beudet, de ch’beu, d’chès berkers et d’Joseph, ech’carpintier qu’in.n’a quique fos tendance à oublier ». Joseph qui n’est finalement pas pour grand-chose dans la naissance de Jésus mais qui a joué le rôle de père pour sauver « eune tiote belotte qui érot pétète fait eune faute ».

Superbe histoire d’amour
« Ch’est à vir, suivant qu’in crot ou pas »… Mais dans tous les cas c’est une superbe histoire d’amour. « Faut s’ramintuver » et y croire. Jésus, « ch’est l’sauveur de l’humanité ». Quoique Pierre Delannoy, animateur du groupe et auteur des textes, est visiblement habité d’un certain doute. Il s’adresse à Jésus et lui demande clairement « quoi qu’cha’a servi qui vienche su tierre ? » au vu « d’chés pauf’ jonnes qui crèv’tent ed faim, d’chés clodos et d’ches sans sous, qu’in much’rot bin pendant les fêtes ». René Déjardin, le regretté prêtre-ouvrier de Burbure, à qui l’on a beaucoup pensé dimanche, aurait sans doute apprécié le ton de la chanson… Sans remettre en question le sens d’une fête qui a le mérite de demander « pour qu’infin vife in paix, dins l’mont’ intier » et faire chanter ensemble « chès pitits et chès grands, chès bons et chès mékants ». C’est un peu comme cela que le spectacle s’est terminé avec un incontournable « P’tit quinquin ». Sauf que dimanche, à l’église, « i n’iavot pon d’pitits » et sans doute « pon gramint d’mékants ».Ph. VINCENT-CHAISSAC / Votre Info

Photos © PVC / Votre Info

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