quand le chemin de Saint-Jacques devient chemin de croix
Un peu déçu l’ami Jacques. Il se faisait une joie d’effectuer un deuxième tronçon du chemin de Saint-Jacques de Compostelles qui, du Puy-en-Velay, devait le conduire au pied des Pyrénées. Temps de marche estimé : trois semaines. Malheureusement un caillou dans la chaussure pas suffisamment vite retiré et une ampoule qui n’a fait que grossir ont eu raison du courage du membre de l’Ortie. « Au Puy, il y avait une super ambiance, confie-t-il. Nous étions bien deux cents à partir. Tout allait bien, le talon qui m’avait fait souffrir une bonne partie de l’été ne donnait aucun signe de fatigue et puis j’ai senti un caillou dans la chaussure. J’ai continué à marcher un moment avec et lorsque je l’ai retiré, il était déjà trop tard, une ampoule s’était formée ». Le soir à Saint-Privat-d’Allier, Jacques a essayé de soigner le « bobo » et posé un pancement. Mais le lendemain matin ça n’était guère mieux. Repartant néamoins, il a encore fait trois étapes, jusqu’à Saugues (20 km), le domaine du Sauvage (18 km) et le mont d’Aubrac (33 km) où il s’est résigné à abandonner. « Je souffrais beaucoup trop, explique-t-il, impossible de continuer ». Après un passage chez le médecin, il a donc repris un train direction Lillers où il est rentré samedi soir, déçu mais pas abattu. « C’est ma faute, confesse-t-il, j’aurais dû réagir plus vite. Je suis appris pour une autre fois ». Car il y aura une autre fois… Jacques a promis qu’il repartirait l’an prochain. Dommage quand même, car après avoir connu une longue interruption pour cause d’épine calcanéenne, il était revenu en forme et avait participé avec succès à la semaine nationale de la randonnée en Allemagne. Rien ne s’opposait donc à ce qu’il réalise ce nouveau périple. « Ce que je peux dire, conclut-il, c’est que la solidarité entre les randonneurs est une réalité ». Il y a toujours eu quelqu’un à ses côtés, y compris pour l’accompagner à la gare et porter son sac.