René Hocq, record de longévité à la tête de la commune
La liste Burbure dynamique, ayant été élue au premier tour de scrutin, ce dimanche 15 mars 2020, René Hocq, entame un sixième mandat de maire, record de longévité absolu dans l’histoire de la commune.
Les maires sont apparus dans l’histoire du pays en même temps que les communes (avant c’était les paroisses). Les lois de 1789 en ont créé 44 000, chacune d’elle étant organisée sur un modèle unique… « Chaque clocher » est alors une commune quelle que soit sa taille. La loi instaure et distingue le conseil général de la commune, composé de notables et le conseil municipal qui forme « l’élément actif et permanent ». À la tête de ce dernier, se trouve le maire, élu directement pour deux ans par les citoyens. Un bel exercice démocratique vite abandonné avec la Convention qui « recentralise » puis le Directoire (Constitution du 5 fructidor an III – 22 août 1795) qui crée des municipalités de canton regroupant des communes d’une population inférieure à 5000 habitants. Seules les communes supérieures à 5000 habitants ont alors une administration autonome.
Le premier maire de Burbure est Jean-Baptiste Delobelle, élu le 19 septembre 1790.
DES MAIRES NOMMÉS PAR LE PRÉFET
Avec la centralisation napoléonienne (loi du 28 pluviôse an VIII / 17 février 1800), chaque commune conserve son administration municipale mais le nombre total est un peu réduit, le gouvernement voulant supprimer celles dont le nombre d’habitants est trop faible.
Le maire chargé de l’administration active est nommé par le préfet dans les communes de moins de 5000 habitants et par le pouvoir central pour les autres. Il est entouré d’un conseil municipal désigné par le préfet pour les communes de plus de 5000 habitants et par les assemblées cantonales pour les autres. Mais il est dépourvu de tout pouvoir de décision.
À Burbure le nommé Pigouche exerce cette fonction jusqu’en 1819, puis Auguste Delobelle (1818-1823). Pierre Crépin est nommé maire par arrêté préfectoral en date du 1er octobre 1823. Reconduit en 1826, Joseph Delautre lui succède en 1827.
LE MAIRE CHOISI PARMI LES ÉLUS
La loi du 21 mars 1831 (monarchie de juillet) prévoit l’élection des conseils municipaux pour six ans, avec renouvellement par moitié tous les trois ans, par un collège électoral restreint. Les maires sont nommés par le roi pour les communes de plus de 3000 habitants et par le préfet pour les autres : ils sont cependant choisis parmi les élus et non plus en dehors du conseil municipal, ce qui était le cas depuis l’an VIII.
À Burbure, 12 conseillers sont élus le 1er octobre 1831 ; le maire, Joseph Delautre est installé et prête serment le 4 décembre. Albert Pigouche lui succède en 1835 et reste en place jusqu’à son décès en 1844. Durant cette période, le cadre institutionnel évolue avec la loi municipale du 18 juillet 1837 qui reconnait la personnalité civile de la commune, ce qui lui permet de posséder un patrimoine propre. La loi élargit également les compétences de la commune en l’autorisant à gérer des biens communaux. Mais sur bien d’autres points elle ne peut que formuler des avis ou émettre des vœux. La tutelle du préfet reste très forte sur les actes de la commune, le maire étant à la fois le représentant de l’État et l’exécutif du conseil municipal. Maximilien Toffart qui prend le relais d’Albert Pigouche est toujours nommé par arrêté préfectoral, de même que Théophile Vincent (1848 à 1867), Henri Vincent (1867 à 1870) et Jules Decroix (1870 à 1876).
DES MAIRES ÉLUS
La démocratie locale sera lente à établir. À Burbure, l’on note qu’après les élections pour le renouvellement général du conseil municipal en date du 30 avril 1871, le maire Jules Decroix est élu (et non plus nommé) le 15 mai de la même année. Idem pour ses successeurs : Alexandre Toubois (1876-77), Grégoire Pruvot (1877-78) et Alexandre Porès (1878-1884).
En fait l’élection de tous les maires par les conseils municipaux n’est acquise définitivement que par une loi de 1882 reprise et inscrite dans la loi générale sur l’organisation municipale du 5 avril 1884. Elle prévoit un régime uniforme pour toutes les communes avec un conseil municipal chargé de prendre des délibérations et un maire chargé de les appliquer. Sachant que ce dernier est investi par l’État de certaines compétences : état civil, police judiciaire et exécution des lois.
La loi de 1884 consacre une véritable clause générale de compétence. Les principes mêmes de l’organisation municipale d’aujourd’hui sont alors posés. Le Burburain à avoir exercé le mandat de maire selon ces nouveaux principes est Alexandre Cavignaux, élu le 25 mai 1884.
Henri Legay (1888 à 1892), Jules Decroix (1892 à 1896 et 1908 à 1919), Léon Durot (1896 à 1908) seront les maires du début de siècle et de la Grande-Guerre.
À noter au passage que c’est à Léon Durot que l’on doit la création d’une maison communale (celle qui devrait être détruite dès que les circonstances le permettront) avec un projet établi en 1905 et une inauguration en 1907.
DE LÉON PAVEAU À RENÉ HOCQ
Après Léon Paveau (1919-1925), Octave Decroix (1925 à 1937) est à la tête de la commune, cédant sa place lors d’une réunion « très animée » en date du 19 septembre 1937, à Jean-Baptiste Bouxin qui a la lourde tâche d’exercer la charge durant la période de guerre et d’occupation. Maintenu maire par arrêté préfectoral en date du 13 juin 1941, il est toujours aux commandes lorsque l’arrêté du 5 décembre 1944 institue un conseil municipal provisoire.
Le 15 avril 1945, quelques jours avant la Victoire sur l’Allemagne nazie, Marceau Rousseaux s’installe dans le fauteuil majoral pour quatre ans. Maximin Dubois (1949-1959) et Urbain Diolé (1959 à 1965) lui succèdent avant le long exercice de Charles Delannoy, élu et réélu à quatre reprises (1965 à 1989), avant l’avènement de René Hocq. Celui-ci entame son 6e mandat, le record absolu pour Burbure, juste après avoir inauguré une nouvelle mairie qui condamne à la démolition celle construite par Léon Durot.- Philippe VINCENT-CHAISSAC avec la participation de Mélaine RICHARD / Votre Info
Bibliographie
Les collectivités locales en France / La Documentation française – CNFPT – Mai 1996
Burbure, des origines à 1945 / Philibert Berrier et Philippe Vincent / AHAA – Mars 1987
Photos © Briffaut, Guigoz, DR, Millécamps et Vincent-Chaissac