Du Jura suisse à la Meurthe-et-Moselle : des situations très différentes

Comment les amis des Bure d’Europe vivent la crise sanitaire du Coronavirus ? En suisse, dans la région de Bure, à proximité immédiate de la frontière française, il semble que ce soit encore calme… Mais pour combien de temps ? s’interroge Michel Monnin qui était à la tête de la délégation présente à Burbure en août dernier. « Côté famille, nous allons bien pour l’instant, mais j’ai un fils et sa famille qui vivent dans une région fortement touchée. Toutefois, ils sont encore jeunes, alors… »
Michel Monnin affiche davantage d’inquiétudes pour « nos amis italiens » qui, dit-il, « doivent se trouver dans une situation difficile et pénible. Cela sans oublier tous les autres, car nous serons toutes et tous confrontés à la vague de ce satané virus ».

Situation surréaliste dans le Grand Est
Retour en France avec Michel Marchal, le maire de Bure, en Meurthe-et-Moselle et donc la Région Grand-Est qui est aujourd’hui avec l’Ile-de-France le territoire français le plus impacté par le Covid-19. « C’est surréaliste : les hôpitaux alsaciens se délestent de malades qu’ils envoient à l’ouest de la France. Comme élu, je participe régulièrement à des conférences téléphoniques. La situation n’a pas encore atteint son pic, selon les spécialistes. Rien ne semble être maitrisé: pas assez de masques, pas assez de respirateurs. Notre pays n’était pas préparé et nous devons faire dans l’urgence ».
La plupart des entreprises sont à l’arrêt et dans les collectivités, le télétravail a été mis en place : dispositif qui, écrit-il, pourra être maintenu pour « une forme nouvelle de l’exercice des misions des agents. Il faut positiver ! ».

Encore maire pour quelques semaines, au moins
Lui-même confiné avec son épouse Maryse, Michel Marchal en profite pour mettre de l’ordre dans ses papiers, tout en s’interrogeant sur la situation… et sur la parole politique souvent contradictoire. « Le meilleur exemple est l’organisation des élections municipales. La démocratie pouvait attendre un peu. Nous aurions dû reporter ces scrutins ».
Maire sortant de son village, il ne se représentait pas et s’apprêtait tout à la fois à quitter le fauteuil majoral puis celui de président de la communauté de communes, vers le 15 avril. « Je suis maintenu avec les équipes jusqu’à une date ultérieure que nous ne connaissons pas… Mais ce n’est bien évidemment pas la priorité ! »
Et de s’interroger sur le départ de la ministre de la Santé (Agnès Buzin) qui « interpelle sur la gestion politique de cette crise ». Pour lui, la parole libérée de la candidate à la Mairie de Paris, révélant avoir alerté le président de la République et le Premier ministre en janvier, a de quoi inquiéter. « Plus récemment, les hésitations à autoriser l’usage de la chloroquine ne rassurent pas non plus ».
Quoi qu’il en soit, viendra le temps où il faudra bien tirer les leçons de cette crise. Il faudra mesurer les inconvénients de la mondialisation. « Délocalisons le moins possible », affirme-t-il.- Témoignages recueillis par Philippe Vincent-Chaissac / Votre Info

Nos photos : Michel Marchal et Michel Monnin répondant aux questions de Philippe Vincent-Chaissac… en août dernier.- © CV / Votre Info

Michel Marchal met l’épidémie de Covid-19 en parallèle avec de précédentes crises sanitaires: en 1968, la grippe de Hong-Kong qui a fait entre 15 000 et 20 000 morts en France et en 1918, la grippe Espagnole avec 400 000 morts. « Cela ne rassure pas mais ramène aux réalités ».

Pour obtenir des informations sur la situation en Suisse, vous pouvez vous rendre sur le site  ofsp-coronavirus.ch qui donne toutes les infos utiles sur les recommandations et contraintes fédérales. S’y trouve aussi une mise à jour de la situation en continu.

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