Jean-Marc Édouard: bourlingueur, peintre et romancier

Photo © PVC / Votre Info

Né à Auchel, habitant durant son enfance à la limite de Marles-Lozinghem, élève au lycée  d’Auchel, souvent dans les rues toute proche des corons du 3 mais aussi dans la rue des Bucquoires à Burbure (sa mère est une Diolé), Jean-Marc Édouard a posé ses valises dans la rue Des Poulains, il y a un an et demi, après avoir beaucoup bourlingué. Lui qui voulait être peintre et photographe a très vite été rattrapé  par une forme de réalité qui l’a conduit à passer des concours. C’est ainsi qu’il est entré aux Impôts, à Paris, pour quelques années seulement, le temps de faire des connaissances, de fréquenter les milieux artistiques et littéraires qui l’ont remis sur son droit-chemin.

Jean-Marc Édouard s’adonne à la peinture avec talent, dans un style où les aplats de couleurs sont fréquents, quelque part entre Picasso, Dubuffet, Pignon ou Chaissac. Il compte à son actif de multiples expositions, dont une qui a fait date, à Aire-sur-la-Lys, en 2014. « J’ai toujours fait ce que j’avais envie de faire » explique-t-il…
Allant au bon gré de ses intuitions, revenant dans le Pas-de-Calais, pour repartir un peu plus loin, à Tours : gérant d’un café-théâtre à Montreuil, restaurateur à Lozinghem, travaillant à Saint-Omer ou Lillers, avant de reposer ses  valises à Montreuil où il nourrit de solides amitiés et finalement atterrir à Burbure… Il y a trouvé une maison qui satisfait ses envies, suffisamment grande, au calme et avec un jardin. Y restera-t-il ? Oui, enfin peut-être, à moins qu’il y ait d’autres opportunités. Car  Jean-Marc Édouard-Diolé (c’est ce qui est marqué sur la boîte aux lettres) n’est pas venu à Burbure pour y retrouver ses racines ou sa famille. Il n’y a plus que quelques petits cousins éloignés. Il chercherait plutôt à s’intégrer dans ce village qu’il connaît pourtant très bien. Pour s’en convaincre, il suffit de lire son premier roman, publié en 2016, où il dépeind avec une justesse que reconnaîtront tous les anciens de Burbure, l’ambiance de la commune, le Tarascon du Pas-de-Calais, avec ses patois, ses habitants aux multiples surnoms fleuris, sa ducasse, ses blagueurs infatigables, ses rouges et ses blancs… Un village populaire où les populistes peuvent aujourd’hui se régaler. Mais ce premier roman intitulé Louise (C. dont l’action se situe en Bretagne, est le second), n’est pas uniquement consacré à Burbure… C’est plutôt un condensé de souvenirs, plus vrais que nature, d’enfance et de jeunesse, du temps où les molettes tournaient encore, où la rue du Milieu et les autres comme la rue du Château-d’eau dans les corons du 3 à Auchel, grouillaient encore de vie, peuplée de gens de la mine, de gens bien à l’image de Marguerite qui parlait de bon cœur ed’ sin Frett… Ch’tiot de la rue du Temple devenu acteur.
Si aujourd’hui, toute la population locale ne connaît pas encore bien Jean-Marc Édouard, dans la rue des Poulains, il a visiblement séduit les voisins qui ne manquent pas de l’interpeler dès qu’il sort sur le pas de la porte. Un personnage attachant il est vrai appelé à faire partie des proches de l’harmonie… Dans quelques semaines, il va d’ailleurs intégrer les rangs de l’école de musique pour apprendre le solfège. « J’ai toujours voulu faire de la musique mais je n’ai jamais eu le temps d’apprendre. À 67 ans, il est encore temps pour l’approche ».- Philippe VINCENT-CHAISSAC / Votre Info

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